Capitale des Ellandyens, plus grande cité de tout le royaume, Shyamal connaissait son heure de gloire il y a encore moins de trente ans. En raison de son excellente position géographique, son expansion économique fut grande. Aujourd’hui encore, des familles venant des confins du royaume viennent s’y installer, malgré sa décadence remarquable. Ceci fait d’une part en raison du vieillissement du roi et de la population. D’autre part, le refroidissement du climat et le gel d’une partie importante du lac et des montagnes ont également refroidi les échanges commerciaux entre la capitale et le royaume de Dinak.
Ancienne cité mais aussi cité dynamique, on constate au cœur de la ville une architecture plutôt vétuste, aux maisons vieillissantes et parfois trop peu entretenues, dont les colombages sont apparents et les couleurs des crépis colorés, et des rues très étroites. Et en s’éloignant du centre, il devient moins facile de se perdre dans le labyrinthe des ruelles de Shyamal, et force est de constater que les rues sont moins étroites. De plus, les couleurs deviennent plus sobres, l’architecture plus élaborée et neuve. Les rues deviennent pavées à mesure qu’on entre dans les faubourgs, permettant le passage de deux chars l’un à côté de l’autre. Cependant, les sombres années qui se sont abattues sur la cité merveilleuse l’ont ternie, et elle a perdu de son éclat d’antan. Les rues se sont salies, l’entretient s’est fait moins intense. On peut dire qu’elle vieillit en même temps que sa population. Les seuls lieux à garder un minimum de beauté sont les temples dédiés à Ilhar, entretenus avec soins par ses prêtres.
Une population qui ne manque pas de travail, du moins pas encore, car les afflux de familles venant de la campagne s’accroissent. Les Ellandyens ont toujours été de très bons hôtes, et cela ne renforce que cet état d’esprit d’avoir à accueillir dans les auberges de nouveaux arrivants. Les tavernes ne désemplissent pas, et la musique bat son plein presque tous les soirs de la semaine, pour ne se terminer que tard dans la nuit, ou tôt dans la matinée. On peut également assister à des représentations de saltimbanques un peu partout dans la ville, et à toute heure de la journée. Et les commerces réussissent sans trop de mal leurs petites affaires, tant et si bien que les rues les plus commerçantes ne désemplissent toujours pas.
Cité caméléon, lorsqu’on arrive de l’ouest et que le temps est brumeux ou sombre, Shyamal peut devenir jusqu’à invisible aux yeux des voyageurs. Par beau temps, le soleil est renvoyé par les enceintes protectrices et hautement surveillées. L’œil est donc attiré par cette cité majestueuse de par sa grandeur mirifique, et plus précisément par le palais royal, dominant la ville depuis sa petite colline.
