Tosya Renaissance
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Tosya Renaissance

Le monde Tosya, au cours de la troisième Ère, ving-cinq ans après la montée en puissance du Roi de Dinak, Dan Azyrith, le traitre d'Alsaria.
 
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La fin d'un Dominant

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Llyandra Amnell'Ilandriel

Llyandra Amnell'Ilandriel




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Date d'inscription : 11/04/2011

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MessageSujet: La fin d'un Dominant   La fin d'un Dominant EmptyMar 12 Avr - 20:06

Schneizel se laissa tomber à genoux. Son épée, maculée de sang, tinta contre le sol lorsqu’il en lâcha la poignée. Son arbalète de poing gisait non loin, brisée après qu’elle ait tiré son dernier carreau. Le Mercenaire était couvert de sang, le sien qui s’écoulait de ses nombreuses plaies mais aussi, pour la plupart, celui de ses adversaires. Aegnor Mormegil s’était enfui, après avoir été blessé une fois encore, mais les cadavres des Fils de Dinak qui s’étaient échinés à le protéger étaient éparpillés autour de Schneizel. La fureur du Dominant avait été terrible, son bras impitoyable. Il avait même été jusqu’à achever ceux, blessés qui l’avaient supplié de leur laisser la vie sauve. Les flammes de la vengeance l’avaient consumé, le transformant en une incarnation vivante de la colère et de la haine.
Lui, dont les Mercenaires avaient toujours flatté la calme et la sagesse, s’était laissé aller à ses plus bas instincts. La mort de Ciara l’avait brisé et avait éveillé en lui le plus effroyable des sentiments. Il avait traqué ses assassins, les avait acculés et avait laissé sa rage se déchaîner sur eux. Il avait obtenu sa vengeance au prix de son sang, mais cela ne l’avait soulagé en rien. Désormais il ne ressentait plus qu’un grand vide qu’il se savait incapable de combler. Sa première intention avait été de se laisser mourir une fois sa vendetta accomplie, mais il avait bien vite chassé cette idée. Tristan, son fils, avait besoin de lui plus que jamais. Il venait de perdre sa mère, Schneizel ne pouvait se résoudre à l’abandonner. Les Mercenaires aussi avaient encore besoin de lui. En tant que Dominant il lui restait bien des responsabilités à assumer. Il n’avait pas aidé l’Organisation à surmonter la perte de ses précédents dirigeants pour l’y replonger dix ans plus tard. Il fallait qu’il se reprenne, il avait le devoir de survivre, quand bien même l’envie lui en manquait.
Le Mercenaire attrapa les deux anneaux d’Istal qui pendaient à une lanière de cuir passée autour de son cou et les contempla. Ces anneaux représentaient le statut des Mercenaires, leur appartenance à l’Organisation. A côté du sien, trônait celui de Ciara, sa défunte compagne. Ces anneaux se portaient généralement dissimulés pour éviter d’attirer l’attention, mais Schneizel les avait affichés au grand jour pour accomplir sa vengeance. Il avait appris une dernière fois aux Fils de Dinak à craindre ceux qu’ils avaient tenté de détruire. Les disciples de Dan Azyrith étaient à présent presque tous morts et Schneizel doutait que les survivants s’en remettent un jour.

Le Dominant voulu se relever, mais fut pris de vertiges et s’écroula sur le flanc. Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, il tenta de jeter un coup d’œil à ses blessures. Peut être étaient elles plus graves qu’il ne l’avait cru. C’est alors qu’il aperçu une étrange petite poussière engluée dans sang d’une plaie au niveau de son bras gauche. Il l’en décolla délicatement et l’approcha de son visage, reconnaissant avec horreur un brin de pollen de laytis. La laytis était une plante relativement rare dont le pollen avait pour particularité de faire perdre la mémoire à qui le respirait ou l’ingérait. Les Mercenaires s’en servaient régulièrement pour conserver leurs secrets. Apparemment, ils n’étaient plus les seuls à en user. Schneizel jura en comprenant qu’il avait été emprisonné. Les Fils de Dinak ne s’étaient pas contenté de lui voler celle qu’il aimait, ils avaient décidé de tout lui prendre. Schneizel lutta pour rester éveillé mais sa vision s’obscurcissait de plus en plus. Fermant ses yeux remplis de larmes de désespoir, le Mercenaire se concentra sur l’image de son fils, cherchant envers et contre tout à ne pas l’oublier. Alors même que sa conscience s’étiolait et que sa perception des choses devenait de plus en plus floue, il se murmurait le prénom de son enfant comme une litanie destinée à le préserver de l’amnésie.
Tristan…Tristan…..Tristan…….Tristan……….Tris…

Lorsque l’homme ouvrit les yeux, il rencontra le regard d’améthyste d’une jeune elfe. Il mit un certain temps à comprendre qu’il était réveillé, et plus encore à réaliser qu’il était alité dans un abri de fortune. Il voulut se redresser mais une vive douleur l’en empêcha.

- Vous ne devriez pas bouger. Vos blessures ne sont pas encore complètement cicatrisées.
La voix claire, presque cristalline de la jeune elfe le surprit. Il cessa de remuer et s’attarda sur sa jeune guérisseuse. Elle avait le physique d’une adolescente sur le point de devenir une femme, mais l’homme savait que son apparence était trompeuse, elle était probablement déjà plus âgée que lui. Son visage encore juvénile à la peau nacrée se découpait entre les mèches rebelles de sa longue chevelure noire. Elle était vêtue de vêtements faits de peaux et de végétaux, ce qui, combiné au désordre de sa crinière d’ébène, lui donnait l’air d’une sauvageonne. Pourtant il n’y avait dans son regard aucune trace de l’attitude farouche des peuples des bois. Au contraire même, elle posait sur lui un regard détaché, empli d’une noblesse rare.
- Que m’est-il arrivé ?
Demanda l’homme, la voix pâteuse. Sa mémoire le trahissant, il n’avait pas la moindre idée de comment il avait pu atterrir là. D’ailleurs, en y songeant bien, il ignorait également où il se trouvait et, plus étrange encore, il ne parvenait pas à se remémorer qui il était. Son esprit était probablement plus engourdi qu’il ne l’avait tout d’abord pensé.
- Ce serait plutôt à vous de me le dire. Je comptais m’installer quelques temps dans les ruines au nord d’ici, mais à défaut d’y trouver un abri, je suis tombée sur un massacre dont vous étiez le seul survivant.
- Un massacre ?
- Oui, que vous semblez avoir provoqué d’ailleurs. D’après ce que j’ai pu en voir, les corps devaient appartenir à vos adversaires.

L’homme accusa difficilement l’information. La première chose qu’il apprenait à son réveil était qu’il avait déjà tué, et d’après l’elfe, de nombreuses fois. Il essaya de se remémorer le combat, l’identité de ses adversaires, les raisons de leur affrontement, mais sa mémoire ne ressemblait plus qu’à un vaste trou noir.
- Qui êtes-vous ? Pourquoi m’avez-vous secouru ?
- Je m’appelle Llyandra Amnell’Iléandriel, et je vous ai secouru car j’abhorre la perte d’une vie, quelle qu’elle soit. Si l’un de vos adversaires avait été encore en vie quand je vous ai trouvé, il serait allongé à côté de vous en ce moment. Maintenant que je me suis présentée, puis je vous retourner la question ?

L’homme resta un moment interdit. Il était déjà réveillé depuis plusieurs minutes, mais sa mémoire semblait toujours ne pas vouloir lui revenir. Était-il réellement amnésique ? L’homme se concentra intensément, à la recherche du moindre indice dans son esprit rétif. Au terme d’un effort contraignant qui éveilla chez lui un furieux mal de crâne, il parvint finalement à mettre la main sur un prénom. C’était peu de chose et cela ne l’aidait en rien dans sa recherche d’identité, son nom et son statut restant hors de sa portée, mais c’était déjà un début.
- Tristan…Je crois que je m’appelle Tristan. Excusez moi mais je n’arrive pas à me souvenir de quoi que ce soit d’autre. Est-ce du à votre médecine ?
- Je n’ai fait que nettoyer vos plaies et les bander pour vous permettre de récupérer. Je ne vois pas ce qui, dans ce traitement, aurait pu vous coûter la mémoire. Vous n’avez pourtant pas été blessé à la tête… Je regrette, mais je ne saurais vous expliquer ce phénomène.
- Je n’arrive pas à me l’expliquer non plus…

Un silence s’installa entre les deux étrangers. L’elfe se détourna un instant, attrapa une outre d’eau et la lui tendit. Ce n’est qu’alors que Tristan se rendit compte à quel point sa gorge était sèche. Il accepta l’outre avec un hochement de tête reconnaissant et l’approcha de ses lèvres avant de prendre trois gorgées du précieux liquide qu’elle contenait. Rassasié, il rendit l’outre à l’elfe qui la reposa avant de tourner à nouveau ses yeux vers lui. On aurait dit qu’elle attendait quelque chose, même si Tristan n’aurait pas su dire quoi.
- N’avez-vous pas eu peur de m’aider ?
Finit-il par demander pour briser le silence qui s’était à nouveau insinué entre eux.
- Peur ? Pourquoi aurais-je eu peur ?
- D’après ce que vous m’avez décrit, je ressemble plus à un combattant sanguinaire qu’à un citoyen modèle. Ne vous est il pas venu à l’esprit que j’aurais pu tenter de vous tuer ?
- Je doute que vous vous en seriez prit à la main qui vous soigne, et, quand bien même c’eut été le cas, je me serais enfuie. Avec vos blessures vous ne m’auriez pas rattrapée. De plus, j’ai le regret de vous annoncer que je ne me suis pas embarrassée de votre épée quand je vous ai amené ici.

La logique implacable de l’elfe arracha un sourire à Tristan.
- Vous aviez raison. Je ne m’en serais jamais pris à vous, même si j’avais été bien portant. Je ne me crois pas capable d’attaquer qui que ce soit sans une excellente raison.
- Je vous souhaite que cela soit vrai, car il n’y a aucune gloire à semer la mort. Je n’ai jamais compris l’attrait que peuvent avoir les hommes pour la violence. Certains de vos semblables ne font que répandre la misère et la souffrance sur leurs pas et cela paraît les réjouir…

Alors qu’elle disait cela, son regard changea, se perdant au-delà de son interlocuteur, comme si elle remuait des souvenirs enfouis dans sa mémoire. A la tristesse qu’il lut dans le mauve de ses yeux, Tristan devina qu’ils devaient être bien sombres.

_____________________

Tristan posa précautionneusement une bûche dans le feu de camp qui faiblissait. Après trois jours de repos en compagnie de Llyandra il avait bien récupéré au point de retrouver sa mobilité. Certaines de ses blessures le tiraillaient parfois encore un peu, mais elles ne seraient bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Il retourna s’asseoir un peu plus loin et regarda l’elfe touiller à l’aide d’une cuillère en bois le contenu d’une petite casserole qu’ils avaient suspendu au dessus du foyer. Jusqu’alors, elle ne l’avait nourri qu’à l’aide d’une réserve de viande séchée qu’elle avait trouvé dans ses affaires. S’étant suffisamment remis pour se préoccuper de leurs réserves de vivres, Tristan avait entreprit de fabriquer des collets qu’il avait posés à quelques distances de leur camp. Ses efforts avaient été récompensés par la prise d’un lapin qui mijotait à présent dans la casserole en compagnie d’épices et d’herbes issues à la fois de ses affaires et de la forêt environnante. Il n’était d’ailleurs pas fâché de troquer ses traditionnelles lanières de bœuf séché contre un peu de ragoût. Llyandra avait insisté pour qu’il se repose car il était encore affaibli après ces derniers jours. Il s’était donc assit en face du feu et se contentait de l’alimenter de temps à autre tandis qu’elle préparait le repas.
- Je crois que c’est prêt.
Hasarda-t-elle finalement. Elle prit une cuillérée de la préparation et la lui apporta afin qu’il puisse gouter. Tristan porta la cuillère à ses lèvres et en absorba le contenu. Il ne pu retenir une grimace involontaire quand il se rendit compte que le plat n’avait pas tout à fait la saveur à laquelle il s’était attendue. La viande n’était pas suffisamment cuite et le gout des épices était trop marqué. Llyandra lâcha un petit soupir.
- Ce n’est pas bon, n’est ce pas ? Désolée, je n’ai jamais été très douée pour la cuisine. Ma mère était une excellente cuisinière, mais je n’ai jamais réussi à reproduire la moindre de ses recettes…
- Elle n’a jamais partagé ses secrets avec vous ?
- J’étais trop jeune à l’époque et cela remonte à un peu plus de dix ans. Je n’étais qu’une enfant à l’époque.
- Une enfant ? Mais je croyais que les elfes vieillissaient bien plus lentement que les humains, vous ne deviez pas être si différente à l’époque, si ?

Llyandra écarquilla les yeux puis éclata de rire. Devant la stupeur de son compagnon elle finit par se reprendre pour s’expliquer.
- Je ne suis pas une elfe de sang pur. Ma mère était humaine, seul mon père était un elfe. Je grandis à la même vitesse que les humains et mon espérance de vie ne sera pas la même que celle des elfes. Désolée de ne pas l’avoir précisé, c’est si évident pour moi et j’ai si peu l’habitude d’avoir de la compagnie que je n’y ai pas pensé.
- Oh, je comprends, il n’y a pas de mal. Mais alors…quel âge avez-vous ?
- Quinze ans.

Ce fut au tour de Tristan d’écarquiller les yeux.
- Je pensais que vous en aviez dix fois plus ! Vous paraissez si mature pour votre âge que c’en est confondant.
- J’ai été obligée de grandir vite…

Répliqua Llyandra un sourire sans joie sur les lèvres. Comprenant qu’il avait touché une corde sensible, Tristan s’empressa de changer de conversation.
- Hé bien, je ne me souviens peut être pas de grand-chose à mon sujet, mais je sais encore comment cuisiner un bon ragout. Je peux te l’enseigner si tu veux.
- Tu ?
- Oh, désolé. Maintenant que je vous sais plus jeune que moi, j’ai tendance à vouloir employer le tutoiement.

Llyandra sembla pensive un moment puis lui offrit un sourire, sincère cette fois ci.
- Cela me convient, mais à une condition, je veux pouvoir te tutoyer aussi !
- Marché conclu.
- Alors, tu me montre comment on le cuisine ce ragout ?


_____________________

Les jours passèrent et les deux compagnons d’infortune se lièrent de plus en plus. Llyandra lui raconta la triste histoire de sa courte vie. Pris de compassion pour elle, Tristan décida de rester à ses côtés pour la protéger et lu apprendre tout ce qu’il savait. C’est ainsi que finalement ils finirent par se comporter comme un père et sa fille. Llyandra combla un vide que Tristan avait ressenti depuis son réveil. Avait-il eu des enfants dans son ancienne vie ? Etait ce là la raison de son manque ? Une famille l’attendait elle quelque part ? Toutes ces questions hantaient Tristan malgré le bonheur qu’il ressentait auprès de Llyandra. Les seuls indices dont il disposait étaient un prénom, Tristan, et ces deux étranges anneaux en métal sombre qu’il portait autours du cou. Ces bijoux avaient une importance particulière à ses yeux, même s’il ignorait la signification de tout cela. Comprenant cela, Llyandra jura de l’aider à retrouver la mémoire. Touché par cette attention, Tristan lui offrit l’un des deux anneaux, afin que, même s’ils venaient à être d’aventure séparés, elle puisse penser à lui et l’aider dans sa quête éperdue de vérité.
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